La réforme des retraites prévue par la loi de financement rectificative de la
sécurité sociale apporte des changements significatifs au régime de l'indemnité
de rupture conventionnelle. À compter du 1er septembre 2023, cette mesure
entraînera une augmentation des charges pour les employeurs. Le forfait social
de 20% sera supprimé et remplacé par une contribution unique de 30% à la charge
des employeurs, quelle que soit la situation du salarié en termes de retraite.
Cette décision vise à rendre la rupture conventionnelle plus coûteuse pour les
employeurs et à encourager le maintien des seniors dans l'emploi, évitant ainsi
qu'ils basculent dans le chômage avant de liquider leur retraite.
Les nouvelles règles de la rupture conventionnelle
Actuellement, en cas de rupture conventionnelle, l'employeur
doit s'acquitter d'un forfait social de 20% sur la partie exonérée de
cotisations de sécurité sociale, lorsque le salarié ne peut pas bénéficier
d'une pension de retraite. De plus, au-delà du montant correspondant à
l'indemnité légale ou conventionnelle de licenciement, cette indemnité est
soumise à CSG-CRDS, puis à des cotisations sociales au-delà de 2 plafonds
annuels de la sécurité sociale.
Toutefois, à partir du 1er septembre 2023, ces règles seront
modifiées. Le forfait social de 20% sera aboli et remplacé par une contribution
unique de 30% à la charge de l'employeur, quel que soit le statut du salarié
par rapport à la retraite. Cette réforme s'appliquera également à l'indemnité
versée à un salarié en cas de mise à la retraite, qui sera désormais soumise à
la même contribution patronale de 30% (au lieu de 50% actuellement).
Les objectifs de la réforme
L'objectif principal de cette réforme est de rendre la
rupture conventionnelle plus onéreuse pour les employeurs. En augmentant le
coût de cette procédure, les autorités espèrent décourager les entreprises de
se séparer trop facilement des salariés âgés, favorisant ainsi leur maintien
dans l'emploi jusqu'à leur départ en retraite. En effet, les statistiques
montrent une augmentation constante du nombre de ruptures conventionnelles chez
les salariés de plus de 50 ans, ce qui pourrait être lié à l'incitation financière
que représente l'indemnisation du chômage jusqu'au départ à la retraite.
En réformant le régime des indemnités de rupture
conventionnelle et de départ à la retraite, les autorités visent à harmoniser
les règles pour encourager le maintien des seniors dans l'emploi et à éviter
qu'ils quittent prématurément le marché du travail.
Opposition et débats
Cette réforme n'est pas sans susciter des débats. Certains
estiment qu'une telle augmentation des charges liées à la rupture
conventionnelle pourrait freiner les embauches par effet de ricochet, notamment
dans les petites entreprises. Néanmoins, ses défenseurs soulignent que l'argent
n'est pas le principal moteur des ruptures conventionnelles, qui se décident
souvent en accord tacite entre l'employeur et l'employé.
De plus, certains aspects juridiques de cette réforme
suscitent des interrogations, notamment en ce qui concerne la distinction entre
les "mises à la retraite" décidées par l'employeur et les
"départs à la retraite" demandés par le salarié. Les débats autour de
l'amendement visant à unifier les taux de contribution patronale pour ces deux
types de départ sont en cours à l'Assemblée.
En conclusion :
La réforme du régime de l'indemnité de rupture
conventionnelle, qui entrera en vigueur le 1er septembre 2023, vise à rendre
cette procédure plus coûteuse pour les employeurs. En supprimant le forfait
social de 20% et en instaurant une contribution unique de 30%, les autorités
espèrent favoriser le maintien des seniors dans l'emploi et éviter leur
basculement prématuré dans le chômage avant de liquider leur retraite. Cette
mesure reste cependant sujette à débats et son impact sur le marché du travail
sera scruté de près.
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