Dans cette décision, la Cour a
confirmé qu'une réorganisation des horaires de travail, même prévue dans le
contrat de travail, nécessite l'accord du salarié lorsqu'elle a des
conséquences importantes sur sa vie privée.
Les
faits
Dans
cette affaire, un salarié travaillant en horaires de nuit a refusé de passer à
des horaires de jour, invoquant la nécessité de s'occuper de son enfant
lourdement handicapé pendant la journée. L'employeur, ignorant cette contrainte
familiale, a licencié le salarié pour faute grave, en s'appuyant sur une clause
du contrat de travail qui prévoyait la possibilité de travailler de jour comme
de nuit.
La
position de la Cour de cassation
La
Cour de cassation a jugé que ce licenciement était dépourvu de cause réelle et
sérieuse. Deux éléments principaux ont conduit à cette décision :
1. Les
contraintes familiales du salarié : Le salarié a pu démontrer, grâce
à des preuves fournies par la maison départementale des personnes handicapées
(MDPH), qu'il devait s'occuper de son enfant pendant la journée. Cette
obligation familiale impérieuse justifiait son refus de changement d'horaire.
2. La mauvaise
foi de l'employeur :
L'employeur avait connaissance de la situation familiale du salarié mais n'a
pas tenu compte de cette contrainte dans sa décision de réorganisation des
horaires. Il n'a pas non plus cherché à maintenir le salarié dans un poste de
nuit ou à proposer une solution alternative.
La
jurisprudence constante
La
Cour de cassation s'est appuyée sur une jurisprudence existante selon laquelle
une réorganisation complète des horaires de travail constitue une modification
substancielle du contrat de travail nécessitant l'accord du salarié. Ce
principe est valable même si une clause du contrat de travail ou une convention
collective prévoit la possibilité de tels changements.
Le
respect de la vie personnelle
La
Cour de cassation réaffirme ainsi que le droit au respect de la vie personnelle
et familiale d'un salarié prime sur les changements organisationnels souhaités
par l'employeur. Lorsque ces changements ont une incidence excessive sur la vie
privée du salarié, comme c'était le cas ici avec la prise en charge d'un enfant
handicapé, le salarié est en droit de les refuser.
Source
: Cass. soc. 29 mai 2024, n°22-21.814
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